Plus

    Articles populaires

    spot_img

    Articles similaires

    INTERVIEW : Rencontre des régulateurs de l’AES

    Les régulateurs de l’énergie du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis, du 06 au 08 mai 2025 à Bamako pour leur première rencontre officielle dans le cadre de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans cet entretien exclusif, le Président de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’énergie (ARSE), Dr Jean-Baptiste KY, revient sur les motivations, les objectifs et les enjeux de cette initiative naissante qui a permis de jeter les bases d’une régulation concertée entre les trois pays. Il dévoile les priorités visant à transformer durablement le paysage énergétique des pays membres de l’espace confédéral et à consolider leur souveraineté énergétique.

    Quels étaient les principaux objectifs de la rencontre de Bamako entre les régulateurs du secteur de l’énergie de l’AES ?

     Président de l’ARSE : Avant de répondre à votre question, je voudrais souligner que la rencontre procède de l’engagement des Autorités de régulation du secteur de l’énergie du Burkina Faso, du Mali et du Niger à inscrire concrètement leur action en droite ligne de la vision des plus hautes autorités de nos trois pays à travers une harmonisation de leurs pratiques à l’instar des autres domaines d’activités au sein de l’AES. A cet égard alors, l’objectif principal de cette première rencontre était de poser les bases d’une vision commune en matière de régulation du secteur énergétique en vue d’une intégration plus cohérente, durable et souveraine de nos systèmes énergétiques.

    « Nous avons posé les bases d’une vision commune en matière de régulation du secteur énergétique » (Dr Jean-Baptiste KY, Président de l’ARSE)

    Quelles ont été les motivations du Burkina Faso, à travers l’ARSE, pour prendre activement part à cette première rencontre ?

    Le Gouvernement burkinabè a toujours manifesté un fort engagement en faveur de la construction de la Confédération des États du Sahel. Pour l’ARSE alors, participer activement à cette rencontre s’inscrivait dans la continuité de cet engagement par sa contribution à la mise en place d’un cadre réglementaire cohérent et efficace, capable de soutenir les ambitions énergétiques poursuivies par les plus hautes Autorités de nos trois pays. Il s’agissait aussi de saisir l’opportunité d’unir nos efforts avec ceux de nos homologues pour faire face à des défis partagés.

    Quelles sont les grandes lignes et l’importance stratégique de la vision commune adoptée à l’issue des travaux ?

    La vision adoptée est la suivante : « Faire de l’AES, un espace régional intégré de l’énergie durable au service du développement économique et social, soutenu par une régulation efficace et harmonisée ».  Cette vision stratégique reflète une volonté commune de bâtir un secteur énergétique fort, solidaire et capable de soutenir la transformation économique de nos pays.

    Comment cette vision partagée va-t-elle concrètement se traduire sur le plan opérationnel dans les mois à venir ?

    La mise en œuvre de cette vision passera par l’élaboration d’une feuille de route commune, comprenant notamment l’identification de projets d’interconnexion, la convergence réglementaire, la mise en place de mécanismes de coordination technique, et le partage régulier d’informations et de bonnes pratiques entre régulateurs.

    Quel sera le rôle de l’ARSE dans la mise en œuvre de la recommandation relative à la création d’une réunion annuelle des régulateurs ?

    La réunion vise à assurer un suivi régulier des engagements pris, à évaluer les progrès réalisés et à ajuster les orientations stratégiques. L’ARSE, en tant que partie prenante, jouera pleinement son rôle, que ce soit en qualité d’organisatrice, de facilitatrice ou de contributrice technique, selon la présidence tournante convenue.

    Quels avantages cette coopération peut-elle apporter aux consommateurs d’énergie au sein de l’espace AES ?

    Les bénéfices attendus sont nombreux : une meilleure qualité de service, des tarifs plus compétitifs grâce à une mutualisation des ressources, une sécurisation accrue de l’approvisionnement et un accès élargi à l’électricité.

    L’approche régionale est un levier puissant pour garantir l’équité, la transparence et l’efficacité du secteur au bénéfice des citoyens.

    En quoi l’initiative s’inscrit-elle dans la vision stratégique des plus hautes autorités du Burkina Faso en matière d’énergie ?

    L’initiative est en parfaite cohérence avec les orientations du Gouvernement burkinabè qui place la souveraineté énergétique au cœur de ses priorités. L’ARSE agit ainsi en accompagnement des politiques publiques nationales, tout en contribuant à faire de notre pays, un acteur actif dans la redéfinition des équilibres énergétiques de la sous-région.

    Quelles sont les prochaines étapes pour l’ARSE à l’issue de cette rencontre ?

    L’ARSE poursuivra les concertations techniques avec ses homologues. Elle participera à la formalisation du cadre de coopération et veillera à la déclinaison nationale des engagements pris.

    À l’ensemble des parties prenantes, j’adresse un appel à la mobilisation, à la synergie et à la responsabilité collective pour faire de cette vision partagée une réalité durable au service de nos populations.

     

    Interview réalisée par Saïdou ZOROME

    Directeur de la Communication et de la Documentation/ARSE

    Laisser un commentaire

    Popular Articles